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Le secret des entrailles de Wittring

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De 1943 à 1944, les Allemands menèrent des activités ultra-secrètes dans la carrière souterraine de Wittring, près de Sarreguemines. 

Pourtant, le site fut d’abord une carrière à ciel ouvert d’exploitation de pierre calcaire. Le premier tunnel y a été foré pendant la première annexion au Reich en 1896. Cette activité d’extraction destinée à la sidérurgie se poursuivit dans la partie Nord des souterrains. La partie Sud de ces derniers abrita une champignonnière en 1942. Mais le producteur fut sommé par l’armée allemande de libérer les lieux en octobre 1943. La production de champignons ne reprit qu’au début des années 1970, avant de s’achever il y a seulement quelques années. L’arrivée des Allemands perturba donc la quiétude de ce village de 800 âmes. En l’espace de quelques mois, les activités ultra-secrètes drainèrent 8 000 personnes ! Principalement des militaires de la Wehrmacht, des édiles du parti national-socialiste ou encore du personnel civil. Ils venaient à 90 % du Nord de l’Allemagne. Les Sarrois étaient donc même tenus à l’écart de cette usine ! On retrouvait partout des baraquements pour les civils. De même, de nombreux prisonniers de guerre y travaillèrent, dont 1 800 Italiens qui s’étaient dressés contre le régime de Mussolini. Ceux-ci étaient logés à fond de cale dans des péniches sur la Sarre. Un millier de Russes étaient également présents. Ils dormaient l’hiver sous des tentes sans feux sur les hauteurs. Une question hantait cependant les habitants. Mais que pouvaient bien produire ici les Nazis ?

Fusee V2

Décollage d’une fusée depuis un pas de tir à Peenemünde pour un vol d’essai.

Le site était classé « propriété directe de l’armée ». Très peu d’entreprises d’armement disposèrent d’une telle qualification. Il s’agissait en réalité de la plus importante unité de production d’oxygène liquide en sous-terrain du IIIème Reich. C’est pourquoi celle-ci était immédiatement placée sous le commandement d’Albert Speer, ministre de l’armement et des munitions, et bras-droit d’Hitler. La production de ce composé se trouvait essentiellement dans la partie Sud des souterrains, parfois jusqu’à cinquante mètres sous la surface, une épaisseur qui permettait de protéger les galeries. L’oxygène liquide était ensuite acheminé vers le centre de tir de Peenemünde, dans le Nord de l’Allemagne. Il servait à la propulsion des fusées V1 et V2. Il y avait un accès par voie de chemin de fer, mais le site lorrain était hermétiquement fermé. Les wagons ne sortaient que la nuit. Les habitants de Wittring les appelaient les « trains fantômes ». Partout dans le village annexé, il y avait des affiches en allemand qui rappelaient que « l’ennemi vous écoute ». Un sentiment de peur était ainsi volontairement entretenu pour tenir la population à l’écart de ces activités militaires. A noter que les 30 à 35 km de galeries abritèrent également la fabrication des fameux moteurs Bayerische Motorenwerke (BMW) destinés aux avions de la Luftwaffe. Bien que les alliés aient apparemment eu connaissance de l’existence de ces usines, ces dernières, aux noms de code évocateurs (Kalk I et II), ne furent que très peu bombardées.

En raison de toute cette histoire, le site, aujourd’hui fermé, mériterait amplement d’être ouvert aux visiteurs et au tourisme. A bon entendeur. 

(Source : presse régionale)

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Un commentaire

  1. rbrt.netzer@gmail.com

    22 janvier, 2021 à 17:44

    dans les année 1942 l’armée allemande a réquisitionné notre chauffeur ainsi que son camion citroen pour travailler a Wittring.nous navions plus aucune nouvelle par la suite.

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