2006 soldats allemands de la Grande Guerre, dont 500 non identifiés, reposent à la nécropole militaire allemande de Fey, en Moselle. Avec ceux de Thiaucourt (54), Bouillonville (54) et Morhange (57), le cimetière allemand de Fey, plutôt méconnu, est pourtant l’un des plus importants de Lorraine. La nécropole de Fey est en fait un cimetière de regroupement, créé en 1922 par les autorités militaires françaises après la guerre de 1914-1918. Une partie importante des soldats enterrés à Fey a été transférée depuis l’ancien cimetière militaire de Louvigny. D’autres corps sont venus de la région du Grand Couronné, de Pont-à-Mousson, de la forêt du Bois-le-Prêtre et de la plaine de Woëvre. Cinq stèles marquent également la présence de tombes juives.
La nécropole militaire allemande de Fey (Crédits photo : Aimelaime)
Mais la nécropole de Fey possède une caractéristique. En effet, pour des raisons d’argent et pour ne pas arriver à une forêt de croix, chaque croix de Fey porte les noms de deux ou quatre soldats. A l’époque en bois recouvert de goudron, les croix noires ont depuis été remplacées par des croix en aluminium. Une légende datant du Traité de Versailles de 1919 veut que les vainqueurs de la Première Guerre Mondiale aient droit à des croix blanches pour leurs morts et les vaincus à une croix noire. Cela dit, aucun document faisant référence à une telle décision n’a jamais été retrouvé dans les archives. A noter enfin que la nécropole de Fey, dont les murs en grès rose des Vosges sont typiques des cimetières militaires allemands, est aujourd’hui entretenue par le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, autrement dit le service pour l’entretien des sépultures militaires allemandes.
(Source: presse régionale)
Groupe BLE Lorraine
25 septembre, 2013 à 22:59
Perdues dans l’herbe haute et couvertes de mousse, des milliers de tombes de soldats allemands morts pendant la Première Guerre Mondiale sont aujourd’hui laissées à l’abandon faute d’argent pour les entretenir, alors qu’approche le centenaire du conflit. Dans l’Est de la France, on compte 218 000 tombes militaires allemandes, dont 177 000 datent de la Guerre 1914-1918.
Pour les soldats allemands enterrés sur le sol français, ce n’est pas l’Etat allemand, mais les dons qui financent les sépultures et leur entretien. Dans l’immédiat après-guerre, l’Allemagne n’était en effet pas en mesure de s’occuper des sépultures des soldats tombés hors des frontières du Reich. Les familles se sont donc rassemblées dans une association, le SESMA (Service pour l’Entretien des Sépultures Militaires Allemandes), afin d’enterrer leurs morts dignement.
Depuis dix ans, les dons diminuent. Près de 100 ans après le conflit, les familles des soldats de la Guerre de 1914-1918 ont elles-mêmes disparu. Si bien qu’aujourd’hui, 20 % des tombes ne peuvent plus être entretenues par le SESMA en Lorraine. Plusieurs fois par an, des soldats de l’armée allemande ou des réservistes bénévoles répondent à l’appel à l’aide. L’année dernière, ils furent 250 à venir accomplir leur devoir de mémoire dans l’Est de la France. Il reste près de 4 500 sépultures allemandes aujourd’hui oubliées dans des cimetières militaires envahis par la végétation. Il faut que l’Allemagne se décide enfin à prendre en charge le coût de l’entretien des sépultures de ses soldats, comme le font d’autres pays, notamment la France.
Loin des carrés de gazon vert et régulier sous lesquels reposent les héros américains, les soldats allemands disposent d’un environnement proche de celui dans lequel ils sont tombés. Morts dans une prairie, une forêt ou sur une plage, ils reposent dans l’endroit tel qu’il était quand ils ont trouvé la mort, avec la même végétation, sur une butte ou sous un arbre. Pour des raisons historiques, les cimetières militaires allemands sont « contraints à la modestie » et correspondent au symbole que l’on veut laisser dans l’imagerie collective sur un sujet encore « sensible ».
Au total, 1 024 087 soldats allemands reposent en France, dont 757 049 sont morts pendant la Grande Guerre. Il existe 194 cimetières allemands en France. Des restes de soldats allemands sont également inhumés dans les 17 nécropoles, 57 carrés communaux et 552 ossuaires construits après la Guerre de 1870-1871.