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Et il y est où l’intérêt général là ?

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Les BLE tiennent une nouvelle fois à montrer leur exaspération quand à la gestion, la gouvernance et l’attitude de certains (ir)responsables politiques et autres décideurs lorrains. De telles personnes ne sont en aucune manière dignes de leurs fonctions. Elles ne font que plomber le potentiel et le développement économique, touristique et culturel de la Lorraine. Cela nous « énerve » comme dit quelqu’un (http://www.youtube.com/watch?v=rq6l-YGBwXo). Nous ne pouvons plus tolérer de tels comportements dignes d’une cour de maternelle. Tour d’horizon de notre colère en trois points. 

Tout d’abord, nous souhaitons revenir sur l’échec de la candidature de Metz pour accueillir l’Euro 2016. Comme nous vous l’annoncions il y a quelque temps (http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2009/11/13/euro-2016-nancy-qui-rit-metz-qui-pleure/), il est l’heure de régler les comptes sur les bords de la Moselle. Constatez, comme nous, l’irresponsabilité et l’incompétence de certaines des forces en présence. Ainsi, les gens de la mairie de Metz, comme peut-être ou pas l’adjoint aux finances en charge du dossier, ont eu la géniale idée de ne pas mettre le conseil général de la Moselle dans le coup. Alors là bravo, franchement chapeau, pour faire capoter la candidature messine, on ne pouvait pas s’y prendre mieux ! Incroyable. Inimaginable. Quand on défend un projet d’une telle envergure, surtout quand il peut y avoir quelques incertitudes par rapport au montage financier, on se doit absolument de faire participer tous les acteurs. Comment voulez-vous donc après sentir une réelle osmose, une unité et même une envie commune de voir cette ville choisie pour l’Euro ? C’est tout simplement impossible. De son côté, exaspéré par les reproches de certaines personnes malhonnêtes et bien mal avisées de la municipalité messine, le président du conseil général de la Moselle se défend en affirmant qu’il ne pouvait pas s’engager financièrement à 100 %, alors qu’aucun projet ne lui a jamais été présenté. On croît rêver. C’est vraiment lamentable. Un jour le projet de rénovation du stade Saint-Symphorien coûte 35 millions d’euros, le lendemain c’est 45 ! Ce n’est vraiment pas sérieux. Le CG 57 dit de même n’avoir jamais reçu le moindre document technique. En tout cas, il n’était pas convié à la présentation du projet messin à Paris et n’en savait par conséquent pas grand chose. S’il est vrai que celui-ci aurait du y être associé, n’oublions tout de même pas que l’ordinateur et le téléphone existent. On est quand même plus au XVème siècle ! Ce n’est pas possible de devoir constater de tels manques de synergie, de communication et d’interaction à ce niveau là ! Inadmissible. Voilà à quoi la Lorraine en est réduite : à un « c’est pas moi la faute, c’est lui » de gamin. Le président de conseil général de la Moselle déplore enfin le fait que la mairie de Metz est juste venue lui réclamer 10 millions d’euros, sans même lui adresser un document complet et motivé présentant les conditions et les modalités juridiques et financières précises des engagements des différentes parties prenantes. Si c’est vraiment le cas, cette affaire ne fait que pointer au grand jour le manque de professionnalisme et de sérieux de la ville de Metz.   Certains aspects obscurs de la candidature mériteraient de même d’être éclaircis. Ainsi, il paraîtrait que le président de la fédération française de football aurait été mal accueilli. Le maire n’était pas présent, officiellement pour des « raisons d’agenda ». Cela dit, on ne peut pas reprocher à la municipalité d’avoir mis de la poudre aux yeux aux instances fédérales. Metz aurait ainsi pu mettre davantage d’argent sur la table, à l’instar de Bordeaux ou Lille, en incluant 45 ou 50 millions d’aides de l’Etat français, histoire de se défausser à la dernière minute s’il n’obtenait pas gain de cause. 

Néanmoins à bien y regarder, un gouffre et un rien distinguent Metz et Nancy, Saint-Symphorien et Marcel-Picot, la Ligue 2 et la Ligue 1. 54 kilomètres séparent seulement les deux stades lorrains. Mais la distance entre leurs projets d’agrandissement se chiffre en dizaines de millions d’euros. Alors que les Nancéiens ambitionnent de rénover leur stade pour 80 millions, Metz veut un nouveau Saint-Symphorien pour 45 millions d’euros. Dans sa quête de l’Euro 2016, la cité ducale a su logiquement présenter une unité et une solidarité exemplaires. Metz a quant à lui désespérément sombré en se s’abordant. Globalement, au niveau de la politique sportive au sein d’une agglomération, Metz a 20 ans de retard. Ainsi, comme nous l’évoquions dans un précédent article, la municipalité a longtemps ignoré le FC Metz, avant une soudaine prise de conscience. Le conseil général a certes assuré son soutien, mais avec quelques réserves. Le FC Metz a enfin quelquefois semblé regarder tout ça de loin, de trop loin même. Voilà en quelques mots ce qui pourrait résumer la situation. Si nous pouvons nous oser à expliquer les raisons de l’échec messin, nous y verrions essentiellement quatre facteurs : tout d’abord la désolidarisation des porteurs du projet, ensuite la mauvaise foi de la fédération française de football qui a bien évidemment pris en compte le critère géographique et non pas uniquement la qualité des projets présentés (le fameux « Metz aurait été choisi si la ville avait été capitale de la Bretagne »), puis la concurrence déloyale de villes comme Bordeaux et Lille, avec des projets aussi utopistes qu’irréalistes et qui pour voir le jour attendent des crédits de l’Etat français, enfin, le réalisme et l’honnêteté intellectuelle et économique de la rénovation du stade Saint-Symphorien. Il n’aurait donc pas été, en toute objectivité, injuste de voir figurer Metz dans la liste des 12 heureux présélectionnés. Ce qui est néanmoins encourageant, c’est que le dossier messin, qui vise à porter la capacité d’accueil du stade à 35 000 places tout en améliorant les espaces de réception, n’était heureusement pas lié à la seule perspective de l’Euro 2016. Le club entend ainsi plus que jamais se doter d’un outil capable de recevoir des formations de Ligue 1. Le FC Metz va maintenant s’atteler à boucler définitivement le financement de la rénovation de Saint-Symphorien et les formalités administratives. Restera encore pour les dirigeants à tenir cet objectif dans le temps, c’est-à-dire pour la fin de l’année 2012.     

Nous voulons ensuite vous parler d’un autre fait qui nous a indignés et révoltés. Il s’agit ni plus ni moins de la réaction du président du conseil général de Lorraine, Jean-Pierre Masseret, au sujet de la signature de la convention de financement du Centre Pompidou-Metz. A quelques mois des élections régionales, les coups bats et foireux battent leur plein, et ce, au détriment des intérêts de la Lorraine et des Lorrains. Le président du conseil général de la Moselle, Philippe Leroy était invité à participer au fonctionnement annuel du futur musée d’art contemporain. Sa collectivité n’apparaît en effet pas dans le montage financier présenté dans le protocole d’accord sur la création d’un Etablissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) qui aura pour mission de piloter le centre. Il faut dire que Mister Leroy réserve sa réponse depuis des mois. Désormais, il s’engage à étudier annuellement une convention de partenariat. Certes, ce n’est pas une promesse financière ferme et définitive. Mais cela a au moins le mérite d’ouvrir une porte supplémentaire. Il n’en fallait guère plus pour relancer la mauvaise odeur de la guéguerre entre conseil général et conseil régional. Du grand art ! Car entre-temps, Jean-Pierre Masseret déboulait. Entre deux poignées de main, il leva la tête et aperçu Philippe Leroy. Sans la moindre délicatesse, il lâcha alors: «Si Leroy signe, moi je ne signe pas ! S’il n’était pas aussi ridicule et pathétique, un tel comportement aurait presque paru comme touchant de simplicité. Non mais sérieusement, ils ont quel âge ? Une solution fut finalement trouvée dans une antichambre, à l’abri des regards, pour tenter de sauver le soldat Pompidou. Honteux. 

Enfin, pour terminer, réservons la palme de la connerie au conseil municipal de Pouilly, petite commune située aux portes de l’agglomération messine. Voilà depuis un an que les conseillers et la maire s’affrontent, au point que cette dernière s’est retrouvée en minorité, dans un jeu aussi stérile que ridicule et insipide. La gestion du village est complètement paralysée et les habitants sont pris en otages. Quel magnifique spectacle démocratique ! C’est même la préfecture qui s’est occupée du budget, puisque le conseil municipal était incapable de le faire. Selon la chambre régionale des comptes, le « défaut d’adoption du compte administratif 2008 trouve son origine dans des motifs extérieurs aux finances de la commune ». Personne n’a en outre contraint le préfet d’augmenter les taxes de 22,9 %, si ce n’est qu’en votant contre le compte administratif, les conseillers de Pouilly n’ont pas permis l’affectation de la somme de 41 000 euros en recette de fonctionnement pour 2009. Par conséquent, une solution devait être trouvée afin d’équilibrer le budget. Les impôts furent donc augmentés ! Bref, il y est où l’intérêt général là-dedans ? Le niveau de débat est désormais tellement bas que les arguments des uns et des autres se réduisent à des attaques personnelles et mensongères. En attendant, les dossiers s’accumulent et rien, mais alors absolument rien n’est fait. Par exemple, au sujet des travaux de rénovation de la salle des sports, la commission chargée du dossier n’a pas travaillé. Résultat : aucune décision n’a été prise. Chapeau. C’est bien de recevoir des indemnités sonnantes et trébuchantes pour rien foutre et ne pas assumer ses fonctions. Quelle honte. C’est vraiment indécent. Quel manque de respect envers les habitants. De plus, les mêmes énergumènes se sont prononcés contre la demande de subvention pour la mise en place d’un cinémomètre dans le cadre de la sécurisation de la traversée du village. Autrement dit, cette logique de blocage en vient à menacer la sécurité des riverains et de leurs enfants. Ces gens ne sont ainsi pas dignes des missions que la population leur a confiées. Rien ne s’oppose pourtant à ce que les conseillers travaillent pour le bien de leur commune comme ils s’y sont engagés, au lieu de mener un combat stérile au détriment de l’intérêt des habitants. Car s’ils ne veulent pas s’impliquer, qu’ils laissent la place à ceux qui désirent s’investir. Au lieu de cela, ils préfèrent rigoler et s’amuser sur les photos ! Heureusement que le ridicule ne tue pas, car sinon il n’y aurait plus personne dans le conseil municipal de Pouilly. 

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2 Commentaires

  1. Eric Fritsch-Renard

    17 novembre, 2009 à 20:13

    Je ne me prononcerai pas sur vos analyses.

    Conseil d’ami: pour avoir à mener professionnellement des négociations et pour connaitre bon nombre des protagonistes de l’affaire, je me garderais d’avoir des jugements aussi tranchés que les votre. Mais vous faites ce que vous voulez de mon conseil :-)

  2. Eric Fritsch-Renard

    18 novembre, 2009 à 12:26

    Ce n’est pas « peut-être ou pas l’adjoint aux finances ». C’est « pas ».

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