Le déplacement de l’équipe féminine du Metz Handball à Vienne, en Ligue des Champions, fut le témoin d’une scène inédite dans la longue histoire du handball européen et ô combien scandaleuse. En plein match, à dix secondes de la fin et sentant son équipe menacée, le président et entraîneur d’Hypo Niederösterreich, Gunnar Prokop, a littéralement agressé et ceinturé la joueuse messine Svetlana Ognjenovic, afin d’annihiler une contre-attaque impitoyable ! Un comportement clairement et ouvertement antisportif qui n’est pas si incompréhensible que cela dans l’optique de la qualification dans cette prestigieuse compétition. Alors que le Metz Handball tenait un match nul héroïque en terre viennoise (27-27, qui sera aussi le score final), il avait dans les ultimes secondes de la partie la balle de la victoire entre les mains. Le président d’Hypo s’est alors senti obligé d’intervenir. Il dira quelques instants plus tard, après avoir était expulsé par l’arbitre, que c’était la meilleure solution « stratégique » qui s’offrait à lui. Mais le geste d’un homme à ce point dépité par la tournure prise par la rencontre n’en reste pas moins inacceptable et impardonnable. Comprenez, que lui, le représentant du grand Hypo, véritable citadelle du handball européen et vainqueur à 8 reprises de la Ligue des Champions, ne pouvait pas s’incliner face à la « petite » équipe de Metz. Il avait de même déjà au cours de la réunion technique précédent le match pris les membres de la délégation lorraine pour des « guignols » en se moquant de leur faible nombre. Dans une situation d’échec et d’abattement, Prokop a décidé d’agir à sa manière, en connaissant parfaitement le règlement et en sachant pertinemment que ce dernier ne prévoyait aucune autre sanction qu’une expulsion pour un tel geste. Il a ainsi tout mis en œuvre pour ne pas perdre et cela a fonctionné. Sur le plan purement sportif, les textes ne prévoient en effet rien d’autre, ce qui est d’autant plus regrettable que dans d’autres disciplines, comme le basket, une faute technique entraine automatiquement deux lancers francs et une possession. En handball, il ne serait dès lors pas anormal de bénéficier d’une occasion décisive comme un pénalty. Si Metz s’en tire avec un point et un match de référence sur lequel se baser, il n’en compte pas moins une joueuse agressée physiquement et le bénéfice d’une victoire promise qui s’envole. Toujours est-il qu’aujourd’hui, c’est bien Gunnar Prokop qui sort, pour le moment, gagnant de cette bien triste histoire, ce qui provoque un profond sentiment d’injustice. Le président messin, Thierry Weizman, ulcéré par cette attitude antisportive, a décidé de porter l’affaire devant les autorités européennes, justement basées … à Vienne. La Fédération Française de Handball (FFH) sera de même sollicitée afin de saisir l’EHF (Fédération Européenne de Handball). En ayant recours à cet organe suprême, le président messin veut qua la notoriété du handball français, pays champion olympique en titre, pèse dans la décision finale. Le but étant d’obtenir la suspension de Gunnar Prokop et si possible le gain du match. Si l’acte commis par ce dernier constitue une première, il doit être puni par la justice. Il en va en tout cas de la crédibilité du handball. Les gens ne comprendraient en effet pas que l’auteur d’un placage sur une joueuse, bien que membre influent de la commission sportive de l’EHF, s’en sorte les mains propres.
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