La Lorraine conserve malheureusement la tête des provinces les plus sinistrées par la crise, juste devant la Champagne-Ardenne. Une place peu enviable. Il faut dire que la Lorraine n’a pas encore achevé sa mutation économique. En outre, la Moselle, par exemple, ne dispose pas encore de pôles d’excellence, au moment où l’effet de la crise est particulièrement violent dans l’industrie. Ce constat, plus que visible sur le terrain, a dernièrement été confirmé par une étude de FI&E. Les conséquences sont désastreuses dans l’évolution du marché du travail corrélée à ces secteurs particulièrement exposés et fragiles. Les départements dotés d’industrie à moins forte valeur ajoutée et comprenant de nombreuses unités de l’armée subissent ainsi le plus de réductions d’effectifs. C’est bien entendu le cas pour notre belle province qui est ainsi davantage marquée par les réductions d’effectifs, notamment à cause des iniques et odieuses restructurations militaires. Ces dernières pèsent près d’un tiers du total des destructions d’emplois. De manière générale et comme on pouvait s’y attendre, c’est la Lorraine qui subit le plus lourdement ces restructurations d’envergure, à la fois dans l’industrie, avec la sidérurgie, l’automobile et la pétrochimie et dans l’armée. Au total, les réductions d’effectifs y représentent 1,12 % de sa population active. De même, hors Ile-de-France, la Moselle est, en volume, le département le plus touché par les destructions d’emplois avec 9 124 emplois perdus depuis janvier sur un total de 12 201 dans l’ensemble de notre province. Un chiffre véritablement impressionnant et alarmant. Mais le plus pénalisant pour l’économie locale demeure la fermeture de sites d’activités, dans la mesure où le maintient d’une unité, même réduite, permet d’envisager une diversification et une revitalisation de site. En toute honnêteté, la barre sera difficile à redresser.
(Source : Le Monde.fr)