La découverte a beau être exceptionnelle, c’est d’ailleurs la plus importante de ces trente dernières années, les fouilles seront recouvertes avec un remblai spécifique avant d’être abandonnées, faute de financement. L’opération nécessitera l’emploi d’un bulldozer à chenilles larges, afin de ne pas rouler sur le sol meuble de la nécropole. Aux yeux bien tristes des archéologues, ces méthodes de conservations des vestiges constituent la meilleure solution d’attente avant une hypothétique reprise des fouilles. Retour sur un véritable scandale. A Rosières-aux-Salines, sur une zone de sable s’étendant sur plus de 150 hectares, une gigantesque nécropole gallo-romaine a dernièrement été retrouvée. Près de 300 tombes ont à l’heure actuelle été recensées, de nombreuses autres attendent encore impatiemment qu’on les découvre. Les spécialistes sont absolument convaincus qu’une ville antique dense, comme le Toul de l’époque, devait se trouver à proximité. Or, nul écrit n’en fait mention. La mystérieuse cité reste donc à exhumer. Les archéologues pensent que ses vestiges doivent être enfouis sous la forêt qui jouxte la zone sableuse. La ville disparue devait certainement être située à un important carrefour commercial portant sur le sel, l’or blanc lorrain. La découverte de vases funéraires en provenance d’Italie en est la preuve.
Le problème, c’est que le site a été trop vite classé sans intérêt. Depuis, l’Etat français, bien embarrassé par l’ampleur et le caractère exceptionnel de la découverte, fait la sourde oreille, faute d’avoir provisionné les 800 000 euros nécessaires pour financer une nouvelle campagne de fouilles qui devrait durer deux ans. Et le plan de relance, il est où là ? Si ces fonds ne sont pas débloqués, le site sera recouvert et 90% des vestiges seront perdus. Pourtant, pour sauver ce qui peut encore l’être, les archéologues envisagent de protéger les sépultures par une bâche géotextile, puis de les ensevelir sous un mètre de terre. Le maire de Rosières a décidé d’entamer une longue marche pour sensibiliser les élus du secteur. Pour le moment en vain. Encore un nouvel affront fait à la Lorraine, une nouvelle injure faite à notre passé et à notre patrimoine. Paris ne veut vraiment que nous enterrer.
Marsyas
2 août, 2009 à 11:05
800.000 euros pour deux ans de fouilles ? Pas étonnant que le financement n’ait pas été accordé. De qui se moque-t-on ? L’archéologie préventive meurt de ses budgets disproportionnés et de sa gabegie.
spaghetti
4 août, 2009 à 11:21
Pour ma part,je ne vois pas du tout un affront.pourquoi investir des millions d’euros dans le passé pour quoi faire?Autant investir ces millions dans l’avenir..Le passé c’est bien,mais l’avenir c’est mieux.Cela ne changera pas grand chose de savoir comment vivait en Lorraine les gallos-romains ,c’est beaucoup mieux de préparer une Lorraine agréable à vivre pour nos descendants.
Au moins,ce ne sera pas de l’argent public gaspillé pour quelques squelettes et diverses découvertes qui n’intéressent que quelques passionnés d’histoire.
On est tout de même dans une période de crise et mettre de l’argent là-dedans est complétement inutile, cet investissement sera beaucoup mieux utilisé ailleurs.
Gregory
6 août, 2009 à 18:11
Mon dieu, 800 000 euros ce n’est pas grand chose pour deux ans, il s’agit de recherches. Dire que les fouilles archéologiques ne servent à rien c’est dire que la littérature, le cinéma et plus généralement les loisirs ne servent à rien car ils n’apportent rien de concret si ce n’est un plaisir personnel.
Il ne faut pas raisonner à l’échelle individuelle dans ce cas. Par ailleurs, il ne s’agit pas simplement du passé mais aussi de comprendre les choses passées et donc peut être mieux comprendre le présent pour mieux anticiper le futur… Des fouilles étudient beaucoup de choses, pas seulement quelques tombes mais aussi des évènements qui ont pu survenir à différentes époques où exista cette nécropole, etc.
Moi je trouve cela désolant que l’État ne finance pas quand je vois tout le gaspillage ailleurs.
Helran
9 août, 2009 à 2:06
@Gregory entièrement d’accord, non seulement c’est désolant que l’état ne le finance pas mais tout autant désolant les commentaires précédent. Comment peut on pensait de la sorte. Si on part sur le principe ou l’en ne finance rien sous prétexte que c’est inutile, autant vivre comme à l’époque préhistorique !
Phil
1 septembre, 2009 à 13:38
La Lorraine reste un carrefour de l’Europe, de tous temps elle l’a été, elle a fournie à la France, qui ne se résume pas à une poignée de parisiens, des hommes et des idées pour se construire… Si on a pas de mémoire, on a pas d’avenir ! J’aimerai avoir, comme nos amis quebecois, la possibilité d’afficher quelque part : « je me souviens »…
Noëlle
27 octobre, 2009 à 9:59
N’existe t-il pas une pétition quelque part ?
A force de pubs et avec quelques dizaines de milliers de signatures, on peut bien arriver à faire fléchir…
Il est vrai qu’à l’heure actuelle et vu les divers gaspillages, 800 000 euros, ce n’est rien.