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Projet Moselle-Saône : l’Alsace contre-attaque !

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Le projet Moselle-Saône, dont l’objectif ultime n’est ni plus ni moins de relier la Mer du Nord à la Méditerranée, autrement le port de Marseille censé devenir l’entrée Sud de l’Europe et ceux d’Anvers et Rotterdam par la connexion des bassins de la Moselle et du Rhin à ceux du Rhône et de la Saône, avait été réactivée en 2004 par la Lorraine et la région Rhône-Alpes. Ce projet de création d’une liaison fluviale grand gabarit Nord-Sud a d’ailleurs été retenu dans les conclusions du fameux Grenelle de l’environnement. La liaison s’inscrit parfaitement dans l’évolution économique et des échanges, avec le renchérissement incontournable du prix de l’énergie, la mondialisation du commerce et le développement du transport par conteneurs. L’étude de faisabilité technique et environnementale est en train d’être achevée et sera remis à l’automne au comité de pilotage. Le but est de lancer le débat public en 2012, même si le projet relève encore du long terme, dans la mesure où le tronçon ne serait pas opérationnel avant 2020-2025. C’est pour cette raison que les Alsaciens estiment qu’il n’est pas encore trop tard pour abattre leur dernier carte et rafler la mise finale, bien qu’une autre étude aurait déjà permis de déterminer les couloirs de 2 à 10 kilomètres qui pourraient servir d’emprise au canal grand gabarit de plus de 200 km qui relierait la Moselle, au niveau de Neuves-Maisons à la Saône, du côté de la commune bourguignonne de Saint-Jean-de-Losne.

L’Alsace, surtout par l’intermédiaire du Haut-Rhin, a ainsi récemment relancé l’idée d’une liaison fluviale à grand gabarit entre le Rhin et la Saône, plus précisément entre Mulhouse et la trouée de Belfort. Les deux projets vont donc inévitablement entrer en concurrence et rien ne sera gagné pour les Lorrains, bien que leur projet semble avoir un temps d’avance.  Chacun commence a avancé ses pions et ses arguments. Les Alsaciens prétendent ainsi que les perspectives de trafic de leur liaison seraient de l’ordre de 19 millions de tonnes quand celles des Lorrains ne seraient que de 15 millions de tonnes à l’horizon 2025. Cela dit, la construction de ce canal entre la Moselle et la Saône devra être accompagnée de la mise en place d’une plateforme multimodale et logistique (http://blogerslorrainsengages.unblog.fr/2009/06/24/le-conseil-regional-opte-pour-illange/). Un outil aussi performant devra ainsi s’appuyer sur une structure portuaire multi site unique, comme ce qui se fait actuellement du côté de Liège. Les différentes plateformes, qui devront par ailleurs être complémentaires et non concurrentes, seront dédiées à des activités industrielles et logistiques. Dans l’optique de mettre la Moselle au gabarit du transport de conteneurs, Voies Navigables de France poursuit son programme de rehaussement des ponts sur la Moselle en aval de Metz. Lancée en 2007 avec le viaduc de Richemont, cette mise à niveau de 7 ouvrages d’art devrait être achevée en 2010. En attendant, une nouvelle réforme du gouvernement français prévoit de modifier la gestion des ports fluviaux. Celle-ci serait calquée sur celle des grands ports maritimes. Les ports fluviaux seraient ainsi dotés d’un conseil de surveillance, d’un directoire ainsi que d’un conseil de développement. L’idée est de davantage impliquer les acteurs locaux, les entreprises et les milieux associatifs et environnementaux dans la gestion de ces ports. En Lorraine, les ports de Metz, Nancy-Frouard et Illange seraient concernés par cette mesure.

(Source : presse régionale)

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