Notre belle province présente deux grands projets ambitieux d’agrandissement de ses infrastructures sportives en vue d’accueillir des matchs de l’Euro 2016, si toutefois la France était sélectionnée. A Metz comme à Nancy, chacun avance ses pions et ses arguments, car selon les dires du président de la Fédération Française de Football (FFF), il y aura au moins un projet retenu parmi les trois proposés dans le Grand Est, à savoir Metz, Nancy et Strasbourg, peut-être deux, mais pas trois. Afin de faire le tour des villes candidates et de mesurer leur degré de volonté d’organiser l’Euro, Jean-Pierre Escalette et Frédéric Thiriez, président la Ligue de Football Professionnelle (LFP), ont dernièrement fait étape en Lorraine. Petit tour d’horizon des deux candidats lorrains.
En l’état actuel des choses et après vous avoir présenté les deux projets de rénovation de stade, il semble incontestable que Nancy a de l’avance, ne serait-ce que dans les modalités de financement, sur son voisin messin, qui revient de loi, de très loin même. Car après avoir plus que voyagé et être annoncé un peu partout dans l’agglomération messine et même au-delà dans le sillon mosellan, le stade Saint-Symphorien, dont la rénovation de 32 millions d’euros a été fortement polluée par les hésitations politiques et des impressions de véritable flou artistique, est revenu au final à son point de départ, à savoir sur l’île Saint-Symphorien. Le projet messin a cependant l’immense avantage d’être situé à deux pas du centre-ville. La cité mosellane paraît de même être idéalement configurée pour accueillir les fameuses zones de supporters, où spectacles et diffusion des matchs sur grands écrans sont organisés durant toute la durée de la compétition. La future Place de la République, ainsi que le plan d’eau, sont ainsi autant d’endroits qui offrent des possibilités d’accueil exceptionnelles. A condition toutefois de résoudre le véritable manque de parking aux abords du stade. Car avec à peine plus de 1 000 places de stationnement et une quarantaine d’espaces pour les bus, Saint-Symphorien est à des années lumière de pouvoir répondre au cahier des charges très strict de l’Euro, qui prévoit au moins 5 000 places de parking et 500 emplacements pour les bus. Néanmoins, des études sont actuellement en cours afin de solutionner le problème, en prenant en compte par exemple la situation du stade où beaucoup de supporters se rendent à pied, ou encore la mise en place d’un système de desserte périphérique qui a d’ailleurs plutôt bien fonctionné au moment du concert de Johnny Hallyday.
Du côté de la cité ducale, c’est un peu tout l’inverse de Metz. D’une capacité qui sera identique à Saint-Symphorien, le stade Marcel Picot est quant à lui très excentré, notamment de la fameuse Place Stanislas où seront organisés des événements. En effet, même s’il est bien desservi et mieux doté en places de parking, son environnement immédiat se prête peu aux festivités qui entourent désormais les grandes compétitions internationales. Mais Nancy dispose d’un argument de poids, en la personne de Michel Platini, ancien joueur emblématique de l’ASNL et aujourd’hui président de l’UEFA, instance organisatrice de … l’Euro. Et comme le rappelez à coup de démagogie et avec ses gros sabots le président de la LFP, « nous avons besoin de Nancy pour gagner l’Euro 2016, afin de présenter un bon dossier à Michel Platini » ! Et oui, l’influence ça compte, ça aide aussi. Nancy apparaît don bien placé pour figurer parmi les neuf villes qui seront retenues dans le dossier de candidature pour l’organisation de l’Euro 2016, que la France remettra le 15 février 2010. N’en déplaise, Platini n’est pas Nancéien, mais Lorrain, né à Joeuf, comme chacun le sait désormais. Sauf que parmi les trois candidats du Grand Est, à savoir Metz, Nancy mais aussi Strasbourg, seul un, peut-être deux, seront sélectionnés, mais pas trois. Or, il ne reste actuellement que 8 places à prendre, car il est en effet inconcevable de ne pas retenir le stade de France, comme l’ont rappelé les présidents des instances dirigeantes.
Enfin, pour être complet, notons le que le conseil municipal de Metz délibérera sur son apport financier à partir du 24 septembre prochain. Un bail là-aussi emphytéotique pourrait être signé comme à Nancy. Le pays organisateur sera quant à lui désigné le 27 mai 2010.
(Source : presse régionale)