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Le conseil régional opte pour Illange

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La Moselle apparaît idéalement située pour créer une plateforme tri modale, c’est-à-dire associant fluvial, fer et route, qui pourrait accueillir des flux de conteneurs en provenance des ports d’Anvers et de Rotterdam dans la mer du Nord, tous deux saturés. Restait encore à trancher entre les sites d’Illange et Metz… Toujours est-il que le projet est en pleine discussion et apparaît comme un élément structurant de la Lorraine logistique de demain. Les communautés d’agglomération de Thionville et du Val de Fensch font ainsi front commun pour présenter leur projet intitulé Europort Lorraine. Celui-ci s’appuie sur les installations portuaires publiques et privées ainsi que sur la réserve foncière de 85 hectares que mettrait à disposition Arcelor Mittal. À moyen terme, la proximité de la mégazone départementale d’Illange qui permettrait de développer des activités de production serait un atout indéniable. L’idéal serait d’ailleurs d’y accueillir des activités d’assemblage. Les autorités entendent donc donner une dimension européenne au port d’Illange en étendant le quai de 300 mètres linéaires supplémentaires. De même, ce dernier disposera de 30 hectares sur le port public et de 100 hectares sur la totalité de la zone d’Illange, sans compter les 40 hectares disponibles sur le banc d’Uckange plus les 20 autres de réserve du parc à fonte. De son côté, Metz compte utiliser les futures friches militaires afin de développer le nouveau port de la ville. Chacun avance donc ses pions inlassablement. Or il faut maintenant trancher pour ce qui est du lieu d’implantation de cette infrastructure. Et c’est ce qu’a enfin fait le conseil régional, mettant ainsi fin aux atermoiements et à un attentisme consternant, en décidant d’acter le projet d’Illange, au détriment de ceux de Metz, Talange ou encore Gondreville-Frouard. Pourquoi ? Car celui-ci est situé le plus au Nord, justement face à une mégazone pouvant accueillir de grandes entreprises (on parle de plus de 150 entreprises industrielles et logistiques) et est équipé d’infrastructures ferroviaires et routières. Or, il s’avère en réalité que non, car la question de la desserte routière du port d’Illange reste encore à régler, tout comme le coût des travaux qui n’a pas été estimé, et plus particulièrement l’important volet de dépollution des terrains…

Dans cette perspective, le port deviendrait une escale-relais de ceux d’Anvers et de Rotterdam. Des entreprises de ces deux villes ont même d’ores et déjà réservé 5 hectares sur la zone. L’état de saturation des ports belges et néerlandais ne leur permet en effet plus ou presque de s’étendre. Désormais, seules des infrastructures rattachées peuvent encore faire croître leur activité. Leur stratégie de gain de place consiste en outre à délocaliser toutes les industries qui n’ont pas un besoin de proximité immédiate avec l’activité portuaire. Cela dit, malgré toute la place disponible dans le secteur d’Illange, les 680 mètres qui seront disponibles sur les quais mosellans apparaissent bien peu comparé aux 70 kilomètres tentaculaires du port anversois. A la nuance près que ces quelques centaines de mètres pourraient bien créer à terme plus de 1 500 emplois. Les responsables commerciaux du port d’Anvers viendront d’ailleurs prochainement visiter les infrastructures d’Illange, au point qu’un cofinancement aurait même été évoqué. Restera encore aux dirigeants thionvillois et fenschois de trouver des investisseurs qui pourraient s’installer autour du projet, comme l’ont demandé les Anversois. Car, si une telle plateforme doit voir le jour en Lorraine, autant aussi qu’elle naisse de la volonté des professionnels. Au final et après tout, peu importe ou sera implantée la plateforme sur notre territoire, dans la mesure où elle devrait avoir un impact positif sur nombre de sites lorrains, notamment mosellans. Mais pour cela il faudrait constituer une sorte de réseau. Si bien qu’au final, jouer la carte de la complémentarité entre Illange et Metz, mais attention une complémentarité intelligente et pas seulement pour faire plaisir aux uns et aux autres, serait assez intéressante dans la perspective d’une telle mise en réseau. En effet, au fond, pour un Anversois, 30 kilomètres de plus ou de moins sur la Moselle, c’est ne pas la mer à boire, du moment qu’une autoroute et qu’une gare de triage soient à proximité. 


Enfin, même si le conseil régional a décidé de miser, mais surtout de trancher, en faveur du port d’Illange pour l’implantation de la future plateforme tri modale lorraine, le verdict final appartient malheureusement encore à l’Etat français qui devra accorder au site sélectionné une enveloppe de 10 millions d’euros. Confortera-t-il cette décision ?

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