La Communauté d’Agglomération de Metz Métropole (CA2M) et la Communauté de Communes du Pays-Haut Val d’Alzette (CCPHVA) ont récemment déposé leur candidature à l’appel à projets Ecocités lancé par le ministère français de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire. L’objectif pour la première ville de Lorraine est de reconquérir les espace laissés en friche, de les rendre à nouveaux attractifs et surtout durables, afin d’y accueillir de nouveaux habitants. En effet, certains sites tels que la base aérienne 128 et ses 350 hectares, ou encore le quartier Reymond à Montigny-lès-Metz et la caserne Serret à Châtel-Saint-Germain sont annoncés libérables suite aux restructurations militaires iniques voulues par Paris. Baptisé ECO 128, un nom qui n’est donc pas anodin en tenant compte des remarques précédentes, le projet messin entend faire valoir une logique d’aménagement durable fondée sur un art de vivre moderne et accessible au plus grand nombre. L’agglomération de Metz tient ainsi à devenir exemplaire en matière de développement durable, que ce soit à l’échelle régionale ou nationale. Pour cela, elle souhaite développer l’éco-construction et offrir une mixité de fonctions urbaines, en réunissant dans le même espace à la fois des logements, activités économiques, équipements publics, culturels, sportifs,… et de mixité sociale.
Dans le Pays Haut, on a pensé à la même idée, à quelques nuances près. Fort d’un exceptionnel renouveau démographique, le dynamisme luxembourgeois étant communicatif, la communauté de communes du Pays-Haut Val d’Alzette ambitionne ainsi de faire émerger une éco-agglomération transfrontalière, économique et écologique sur plus de 750 hectares de terrains en jachère depuis bien trop longtemps. En effet, à 2,5 km de Belval, de son université et de son centre de recherche, la CCPHVA pourrait jouer la carte de la complémentarité en proposant par exemple de l’habitat de qualité à prix accessible, en favorisant la mixité sociale et en accueillant aussi bien des étudiants que des personnes âgées. De même, une fois que le contournement d’Audun-le-Tiche sera réalisé, l’agglomération sera dans la configuration d’un grand boulevard urbain reliant Villerupt, Thil, Russange, Esch-sur-Alzette,…Cela dit, à une condition près. Car normalement, les projets Ecocités ne concernent que les agglomérations de 100 000 habitants et plus. La CCPHVA, dont le siège se trouve à Aumetz, a malgré tout tenté sa chance, après tout elle a tout à y gagner, en se portant candidate. Et puis, avec le renouveau démographique salvateur de ces dix dernières années et en comptant les populations d’Esch-sur-Alzette, Sanem, Schiflange et Mondercange au Luxembourg, on atteint aujourd’hui les 75 000 personnes. Et ce n’est pas fini, car tous les indicateurs sont à l’expansion ! Un véritable pari sur l’avenir qui laisse entrevoir à la CCPHV le meilleur, d’autant plus que, côté lorrain, ce ne sont pas les terrains qui manquent. L’Etablissement public foncier de Lorraine possède en effet 350 hectares sur le site de Micheville et la communauté de communes dispose quant à elle de 400 hectares sur les plaines de Russange. Reste encore à trouver un équilibre entre les deux, dans la mesure où il y a d’un côté des contraintes de dépollution dans un lieu resté quasi en l’état depuis l’arrêt de l’exploitation du minerai de fer dans les années 1980, et de l’autre, des terres agricoles et un ancien crassier. L’aide allouée aux projets Ecocités pourrait s’avérer précieuse afin de développer ce territoire d’avenir. Oui, mais à la condition cette fois-ci d’être respectueux du cadre de vie car, dans le label EcoCité, s’il y a « économie », il faut aussi entendre « écologie ». Pour cela, les élus répondent qu’il ne s’agira bien évidemment plus de partir sur l’esprit « pavillon entouré de plusieurs hectares » mais au contraire de favoriser la densité avec de hautes qualités environnementales, à l’exemple du quartier Vauban à Fribourg en Allemagne. Qui plus est, le président de la structure communautaire pense aussi loisirs, haute technologie, commerces, services à développer, partage des lieux culturels et sportifs… Des idées à creuser comme autant de possibles futures richesses pour Alzette-Belval. Dans cette optique, des études ont déjà été réalisées sur la partie basse de Micheville pour y implanter une zone d’activités économiques sur 3,5 hectares. Un hôtel d’entreprises ainsi que des bâtiments pour le secteur tertiaire devraient prochainemnt y sortir de terre. L’aménagement de certaines parcelles se fera aussi en fonction des investisseurs. Mais tous espèrent que cela ne fait que commencer ! A noter enfin, que seulement 5 à 7 projets seront sélectionnés pour leur stratégie exemplaire en matière de développement durable. Souhaitons donc bonne chance aux candidats lorrains !