On le savait pertinemment, ce dossier sentait le souffre depuis son début. Entre exaspération et totale incompréhension, le feuilleton, ce perpétuel volte-face, continu après avoir été savamment, pour ne pas dire sadiquement, entretenu. Cela dit, la décision inique du conseil général de la Moselle, et plus particulièrement de son fameux président, serait entachée d’une grave irrégularité administrative selon certains, pour une question de vote public ou secret. Cela tombe bien ! Principal intéressé : le collège Robert Schuman de Metz. Le tout est de savoir si le vote de la commission permanente mosellane devait être nominatif et public ou, au contraire, devait se faire à bulletins secrets. Ici, vous comprendrez bien que toute la psychologie et la stratégie de vote s’en trouve modifiées. Car, quand serait-il véritablement advenu de l’issue de la consultation si les membres de ce conseil avaient pu s’exprimer dans l’intimité de leur conscience et non sous le regard du président ? C’est l’autre question fondamentale.
Pour certaines personnes bien avisées, s’il y a simultanéité entre une demande de vote au scrutin public et une demande de vote au scrutin secret, c’est le scrutin secret qui doit l’emporter, dès lors que le scrutin est réclamé par le tiers des membres présents. Or, c’était justement le cas au moment de la décision. Par conséquent, il y aurait bien irrégularité. Mais, et c’est bien là le problème, le CG 57 refuse de l’envisager et ne donnera pas suite à la requête. Il considère en effet comme acquis ce vote désormais plus que douteux, en argumentant sur le fait que les dispositions légales qui s’appliquent aux collectivités départementales, à l’inverse de ce qui est prévu pour les communes, donneraient étrangement la primauté au scrutin public par rapport au scrutin secret, sauf pour les nominations. Ce sera désormais très certainement au tribunal administratif de trancher.
On apprécie dès lors combien cette mesure fut prise dans une certaine précipitation et sans aucun professionnalisme. La fermeture des établissements fut en quelque sorte tirée à la courte paille. Si bien qu’au lieu de profiter de cette opportunité unique de pouvoir donner des conditions de travail décentes à nos enfants, comme cela est pourtant prôné depuis x années, et bien non, nos jeunes pousses devront s’acclimater à des classes surchargées. Et toute la proximité de nos collèges sera détruite. Pour revenir une nouvelle fois sur le collège Schuman, rappelons qu’il possède une particularité, celle d’être le seul à disposer dans toute la région messine d’une UPI (Unité Pédagogique d’Intégration) destinée aux élèves déficients visuel. Quelle belle preuve d’intégration de vouloir fermer l’unique collège qui pouvait offrir à ces élèves un accompagnement dans leur scolarité, ainsi qu’un aménagement spécifique à ce handicap…