Si la décision de fermer en septembre 2010 le collège Schuman de Metz a été entérinée par les conseillers généraux, l’incompréhension et la colère légitime des habitants de l’agglomération messine demeurent toujours aussi totales. Le seul collège public de Montigny-lès-Metz, ville de 25 000 habitants, se voit néanmoins accorder un délai. Une solution très politique qui ne fait que confirmer une décision avant tout dictée par des arrangements et des règlements de compte et ce, au grand dam de l’intérêt général. Et ce n’est pas la campagne de propagande orchestrée par les services départementaux parue dans le Républicain Lorrain dans le but d’embobiner les gens qui va nous faire croire que de telles mesures de suppressions de classes vont améliorer les conditions de travail et d’éducation de nos enfants. C’est le monde à l’envers. Mais encore fallait-il avoir le culot pour oser affirmer et soutenir une démonstration aussi navrante et pathétique !
Ainsi, à la rentrée 2005 au plus tard, la ville de Montigny-lès-Metz verra le seul collège encore public de son ban disparaître. En fait oui et non, dans la mesure où le conseil général de la Moselle, par tractations, pression populaire et surtout coup de tête, a opté au dernier moment pour une fusion administrative du collège Bernanos avec l’établissement messin Georges de la Tour, afin, nous citons « de mieux appréhender l’impact des restructurations militaires et l’évolution de la population scolaire ». Ce qui signifie une seule administration, une mobilité entre les deux sites et une possibilité de mixer les équipes. Ce qui est extrêmement étrange et préoccupant, c’est que les données émanant du CG 57, pourtant déclarées claires, apparaissent au regard de cette simple formulation comme douteuses et n’ont absolument pas l’air de résulter d’une étude et d’une analyse approfondies comme il avait été affirmé. Si bien qu’au final, le département raconte aux parents d’élèves que des bobards depuis le début de cette triste affaire et nous promène en bateau afin de nous faire mieux avaler la pilule. Pipo ! D’autant plus qu’une telle décision est en fait l’arbre qui cache la forêt, car qui peut nous dire aujourd‘hui que la fusion décrite précédemment n’est pas une procédure insidieuse pour fermer à moyen terme non pas un mais les deux établissements? Rien ne dit en effet, que le collège Georges de la Tour ouvrira toujours ses portes peu de temps après la dissolution de Bernanos. D’autant que Barbot serait maintenant dans la ligne de mire. Aucun délai n’a par contre été consenti au collège Robert Schuman qui sera purement et simplement rayé de la carte à la rentrée 2010. Tout comme l’Unité Pédagogique d’Intégration (UPI) qui accueille des élèves déficients visuels et auditifs qu’il abritait. Un véritable non-sens, un immense gâchis…
Pourtant quelques temps auparavant, la commune de Woippy avait exprimé à la surprise générale et à la stupéfaction de tous de sacrifier le collège Jules Ferry qui compte 322 inscrits, tous recrutés en zone urbaine sensible, dans les quartiers de Woippy-Saint-Eloi et de Boileau-Prégénie, dans un souci clairement affiché de mixité sociale, d’égalité des chances et de fraternité républicaine. Elle a bon dos, trouvons nous, la mixité sociale qui sort de son carton toujours au bon moment. Autant de principes chimériques…
Alors que les conseillers votaient à 28 voix pour et 23 voix contre et sans aucune arrière pensée une mesure n’ayant absolument aucun sens, dédaignant même et regardant de haut toutes ces familles qui manifestaient dans la rue, les syndicats enseignants ne pouvaient cacher leurs incompréhensions. En effet, alors qu’il faudra de toute façon mener une nouvelle étude sur l’impact des restructurations militaires sur la population scolaire, quel est donc l’intérêt de fermer aujourd’hui, si demain les données auront changées de façon notable ? C’est toute la question…
Toujours est-il que le collège de Verny sera lui bel et bien construit. D’un point de vue démographique, la population a augmenté dans ce canton de 8,22% de 1990 à 1999 et de 11,39% de 1999 à 2009. Pour les mêmes périodes, il est important de souligner que les autres cantons messins ont eux aussi connu une évolution positive, certes moins conséquente, mais positive tout de même, avec 3,6% et 0,3%. Cela dit, la population étant plus importante à la base, 3,6% de 40 000 habitants reste toutefois supérieur, à preuve du contraire, à 11,39% de 10 000 ! Par conséquent, s’il convient de ne pas considérer à juste titre les élèves du milieu rural ou périurbain comme des variables d’ajustement des collèges messins, l’inverse est aussi vrai. Dans tous les cas la conclusion reste la même, à savoir le développement d’un nomadisme scolaire onéreux.
Enfin, pour terminer cette contre-démonstration aux propos insipides et infondés des services départementaux de la Moselle, il est intéressant d’analyser l’évolution des sommes consacrées aux collèges. A partir de là, on ne peut que constater que celles-ci n’ont pas bougées d’un pouce depuis 2005, et ce malgré l’augmentation des frais de viabilisation avec les dépenses en gaz et en électricité par exemple. La stupéfaction des parents d’élèves des collèges anciennement menacés et prochainement fermés ne peut être que renforcée, dans la mesure où et d’un point de vue purement pratique, ils se demandent toujours où ils vont bien pouvoir inscrire leurs enfants à court terme. Ce qui est d’autant plus inacceptable que leur inquiétude tout-à-fait légitime n’a rencontré que du mépris de la part du CG 57. Ainsi, toutes ces décisions prises au petit bonheur la chance ne semblent n’être marquées que par le sceau de la précipitation et de l’amateurisme.
Bravo et chapeau bas mesdames et messieurs du CG 57 ! Quand ce n’est pas Paris qui nous enterre, vous vous chargez d’être nos bourreaux !