Il est vraiment navrant d’assister tous les jours à cette logique qui consiste à dresser les territoires les uns contre les autres, à vouloir fermer tel ou tel établissement. Avec cette histoire qui devient de plus en plus absurde et rocambolesque avec le temps, on se demande encore où est vraiment l’intérêt des enfants dans toutes ces magouilles politico-financières. Car la seule et unique question qui reste véritablement sans réponse et la suivante : pourquoi faudrait-il du jour au lendemain fermer plusieurs établissements en Lorraine, alors même que notre province a gagné plusieurs dizaines de milliers d’habitants entre les deux derniers recensements ?
Ainsi, à Metz, où il s’agit désormais de fermer soit le collège des Haut-de-Blémont à Borny, soit celui de Georges de la Tour, nous avons vraiment l’impression que le conseil général de la Moselle, qui ne sortira pas très auréolé de cette nouvelle affaire, tente de raviver la lutte des classes, dans la mesure où les deux établissements sont en tous points différents. Un choix politique très maladroit… Mais dans ce combat fratricide, celui des Haut-de-Blémont semble particulièrement être sur la sellette. Pour montrer son incompréhension et défendre leur collège, le personnel a d’ailleurs mis symboliquement l’établissement en vente sur eBay, au prix de 1 million d’euros avec la mention « l’éducation n’est pas à vendre ». De millions il était en effet question pour ce collège qui devait normalement bénéficier de travaux de rénovation à hauteur de 8 millions d’euros. A Georges de la Tour beaucoup craignent cependant que le collège des Hauts-de-Blémont ne soit finalement conservé au titre de son classement en « Ambition réussite ». Encore une fois, est-il absolument nécessaire de fermer un ou plusieurs collèges. Nous avons l’intime conviction que non, bien évidemment.
Autre lieu, autre mobilisation. A Montigny-lès-Metz, la maire va proposer au conseil général, en plus de maintenir le collège Bernanos, de construire un nouvel établissement au cœur du futur éco-quartier qui va être bâti sur des friches militaires.
Le cas de l’agglomération messine ne fait ainsi qu’illustrer de la plus piteuse des manières ce qui se trame en Lorraine. Tout cela n’est affaire que de considérations politico politiciennes et autres règlements de compte personnels. Au plus grand dam de Georges Bernanos qui doit se retourner dans sa tombe actuellement, lui qui écrivait « quand les sages sont au bout de leur sagesse, il convient d’écouter les enfants »…