Le comité de réflexion Balladur propose de réduire à quinze le nombre de régions métropolitaines françaises d’ici 2014 et de retirer certaines compétences aux départements. L’objectif étant apparemment de simplifier la prise de décisions et de réduire les coûts. Ce même comité préconise également la création de métropoles afin de renforcer les compétences des actuelles communautés urbaines crées dans les très grandes villes. Parmi celles-ci, on trouve Marseille, Lyon, Lille, Toulouse, Bordeaux, Strasbourg, Nice et Nantes. Ni Metz ni Nancy ni figurent, c’est bien là tout le problème. Mais peu se seraient risqués à nommer l’une sans l’autre sous peine de relancer de fortes tensions en les deux villes lorraines et de déstabiliser le fragile équilibre de notre province. Il fallait donc choisir : Metz et Nancy, ou rien du tout. Paris a tranché. Les Lorrains n’ont pas eu leur mot à dire.
Le projet du comité Balladur porte en outre sur les mandats des élus et les élections. Ainsi, ces messieurs imaginent que des élections municipales et territoriales remplaceraient les élections régionales et cantonales, et ceci dès 2014. De même, certains conseillers territoriaux, dont la fonction est encore assez fumeuse, seraient à la fois conseillers régionaux et conseillers généraux, d’autres uniquement conseillers généraux. Là, tout le monde plonge dans le brouillard afin de déterminer le pourquoi du comment ! Pourquoi certains et pas d’autres, sur quels critères ? Mystère. Seul indice et encore : le mode de scrutin territorial pourrait faire une différence entre les zones urbaines et les zones rurales. Enfin, régions et départements perdraient la clause de compétence générale. Le rôle des régions pourrait ainsi être recentré sur le développement économique, l’aménagement du territoire, les transports et l’éducation, du moins en partie. Rappelons que le découpage actuel de la France remonte à 1964. Si les 100 départements ne devraient pas disparaître, comme il fut un temps question, leur champ d’action devrait être redéfini.
Pour revenir et conclure sur un éventuel rapprochement entre la Lorraine et l’Alsace, Gérard Longuet, membre de ce fameux comité Balladur est formel, une telle fusion ne figure pas dans le rapport. Nous voilà donc rassurés. Mais restons tout de même sur nos gardes. Le même Longuet avouera plus tard que cette fusion était une « blague », dont l’auteur n’était autre que lui. Chacun aura apprécié son humour noir. Si plaisanterie il était vraiment question, elle n’était franchement pas drôle ! Toujours est-il que l’objectif de la réforme est de créer des regroupements de provinces sur la base du volontariat pour n’en constituer plus qu’une quinzaine sur 22. Il faudrait par conséquent que la Lorraine et l’Alsace fassent ensemble acte de candidature pour fusionner en une seule entité, ce qui est heureusement très peu probable. Car notre avenir n’est pas dans un bricolage funeste avec l’Alsace mais dans un ensemble européen avec par exemple la Sarre et le Luxembourg, avec lesquels il convient de développer des partenariats plus structurés dans le cadre d’une grande province transfrontalière. La Lorraine se suffit à elle-même si elle sait coopérer avec les autres. De plus, ce qui fonde un territoire, ce n’est pas l’importance de sa population ou sa superficie, mais sa capacité à offrir un projet. Pour les Lorrains, ce projet doit être transfrontalier, mais pas uniquement. En effet, ce qui est primordial pour la Lorraine, c’est d’organiser Metz et Nancy en une métropole commune.
Lorrain
4 mars, 2009 à 9:57
A force de se dechirer, la Lorraine recueille les pots casses…
Dans les 1960′, Nancy faisait partie des 8 metropoles d’equilibre choisie par la DATAR, ce n’est plus le cas et c’est toute la Lorraine qui en patit.