Dès l’annonce des restructurations militaires, la venue d’un régiment stationné en Allemagne a été évoquée pour compenser les pertes de l’agglomération messine. Une promesse entretenue comme il se doit au fil des mois avant de se dissoudre complètement. Une parfaite illusion à la David Copperfield. Au final, Metz n’aura rien. Contrairement à ce qu’espéraient les élus messins, le site du 1er régiment médical de Châtel-Saint-Germain n’accueillera pas d’unité venue d’Allemagne. Mais ont-ils tout fait pour qu’il en soit autrement ? Certainement pas. Si Metz avait été située dans un autre lieu et à un autre moment, dans l’ex-Union soviétique par exemple, les élus de la ville, après avoir commis tant de fautes, auraient tout simplement fait l’objet d’une purge. Heureusement ou malheureusement, tout dépend du côté que l’on se place, Metz ne fut, ni n’est en URSS. Le soviet, pardon la municipalité de Metz peut pousser un ouf de soulagement. Toujours est-il qu’aujourd’hui c’est toute l’agglomération qui crie au scandale. Car Metz espérait récupérer une unité venue d’Allemagne. Revenons en arrière sur certains éléments pour mieux comprendre la situation. Le 18 janvier 2009, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel commençait déjà à obscurcir le doux ciel messin, en annonçant qu’Angela Merkel avait pris la décision d’installer un bataillon allemand à Colmar. Le microcosme politique messin essayait de sortir de ses rêveries et commençait à s’agiter, car Colmar est nettement moins touché que Metz. Le maire de Metz, lui ne tient pas compte de ces «rumeurs» et brandit les promesses du président français, avant de se rendormir. Mais le 7 février 2009, les arrivées du 16e bataillon de chasseurs à Bitche et de l’unité allemande à Illkirch sont officialisées à Munich. Metz reste donc sur le carreau. Pour pallier cette terrible mais inéluctable désillusion, le premier magistrat messin pense encore pouvoir obtenir des compensations, en défendant des projets, en veillant à la concrétisation des autres promesses françaises… Cela dit, le plus difficile sera de ne pas courir vers le prochain mirage.
Voilà maintenant sept mois que cette histoire de restructurations militaires empoisonne l’existence du maire de Metz, complètement impuissant et dépassé par les événements. Afin de ne pas agir, il préférait ainsi penser à l’arrivée à Metz de 1 500 fonctionnaires dont 1 000 de l’Insee et le rapatriement en Moselle de deux unités venues d’Allemagne, soit une à Bitche, l’autre dans l’agglomération messine. Sauf qu’aujourd’hui, les 1 000 statisticiens ne sont plus que 650 et le deuxième régiment venu d’Allemagne s’est envolé du côté d’Illkirch, en Alsace. Mais, comme joker, nos chers élus de l’agglomération messine comptent encore sur l’effort de compensation promis par Paris. Pire, ils affirment même qu’ils seraient en train de monter un dossier solide dans le cadre du contrat de site et continueraient désespérément à croire que leurs propositions soient validées par le président français, lorsqu’il viendra à Metz. Non mais franchement, nous nous demandons s’ils sont vraiment sérieux en pensant que ce dernier viendra à Metz. Il vaudrait encore mieux attendre l’arrivée de Zorro, car ce n’est pas avec de pareils élus que Metz va s’en sortir !
Ce que nous avons toujours du mal à comprendre c’est pourquoi Metz, jusque-là troisième ville militaire en nombre d’hommes, après Paris et Toulon et siège de nombreux Etats-Majors, et disposant d’infrastructures militaires de premier plan, soit à ce point ébranlée au lieu d’être justement confortée. Dès lors, seule l’inaptitude des élus messins à défendre leur ville et le copinage dont a assurément fait l’objet cette réforme des armées peuvent expliquer cette situation paranormale. Il n’empêche que sacrifier ainsi l’un des pôles d’excellence d’une ville alors même qu’elle présente tous les critères pour satisfaire aux nouveaux impératifs de défense défit l’entendement et toute rationalité. Que Metz paye une partie de l’effort national français peut apparaître normal, d’autant que les forces d’appui et de soutien, c’est-à-dire les plus concernées par la réforme, y sont très représentées, mais là, cela va bien au delà … Par conséquent, nous suggérons que le régiment qui n’arrivera jamais soit compensé par le renforcement des fonctions de commandement militaire, notamment le maintient du commandement des Forces aériennes de combat, l’installation de commandements nationaux et le transfert de l’Etat Major de l’Eurocorps qui viendrait ainsi conforter Metz dans sa dimension européenne. De même, il serait souhaitable qu’un autre pôle d’excellence dans le développement durable, autour de l’écologie urbaine, des matériaux innovants et des énergies renouvelables soit développé de manière significative et en partenariat avec l’Institut Européen d’Ecologie, le pôle Materalia et les différentes universités et entreprises de Lorraine. Ceci pourrait passer par l’installation de laboratoires de recherche et de développement, ainsi que d’une école d’enseignement supérieur de premier plan axée sur ces problématiques. Alors à bon entendeur, mieux vaut tard que jamais pour lancer ce qui doit être la bataille de Metz …
Metensis
1 mars, 2009 à 13:20
Je consulte régulièrement et avec plaisir votre site.
Je suis très heureux d’y lire des articles sur des sujets stratégiques comme le sont les restructurations militaires.
Je suis par contre un un peu plus ennuyé (flaté en même temps) d’y voir repris parfois des propositions et analyses que j’ai pu faire sur d’autres forums
Je suis ravi de savoir que vous partagez ces analyses et compte sur vous pour avoir l’honnêteté d’en reconnaître l’auteur.
Je reste à votre disposition pour échanger sur ces sujets.
Cordialement
Metensis