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Restructurations militaires à Metz, ou comment le maire a abdiqué

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Si la première ville de Lorraine est la plus meurtrie après les restructurations militaires c’est peut-être et surtout aussi car elle n’a pas été défendue par ses représentants et autres élus. En effet, alors qu’au début du XXème siècle, Metz était la ville la plus fortifiée du monde, elle n’a jamais aussi été vulnérable qu’aujourd’hui sur le plan politique. L’Histoire ne pourra jamais dire si l’ancienne municipalité dirigée par un homme au caractère bien trempé, peut-être trop même, aurait pu assurer le salut, ou en tout cas offrir un dernier baroud d’honneur, à cette cité trois fois millénaire, qui a vu débouler nombre de hordes d’envahisseurs depuis les grandes invasions barbares. Toujours est-il que le maire actuel ne pouvait pas arriver au plus mauvais moment s’il devait un jour arriver. Profitant de la plus grande confusion et de la plus grande désunion dans le camp adverse il su tirer son épingle du jeu lors des dernières municipales. Ainsi, pour la première fois de son histoire, la ville de Metz basculait du côté socialiste. Et en paya le prix cash immédiatement. En offrant le fauteuil de maire à un homme aussi crédule et compatissant que Dominique Gros, les Messins allaient donner l’occasion au président français, via les restructurations militaires, de favoriser tous ses copains répartis un peu partout sur le territoire, sauf ou presque en Lorraine. En outre, alors que l’on pouvait légitimement attendre une réaction d’orgueil, une rébellion de la part d’un maire faisant parti de l’opposition gouvernementale, c’est tout le contraire qui se produisit à Metz. La passivité et la douce soumission aux promesses illusoires du chef de l’Etat français l’emportèrent sans aucune difficulté dans une ville connue pour sa courtoisie et sa modestie devenues désormais légendaires. Et ce n’est malheureusement pas la triste manifestation de 4000 personnes de l’automne dernier qui a montré à quel point les Messins étaient mobilisés par le sort funeste que l’étranger leur réservait. Car, c’est fois-ci il faut bien l’admettre, le premier magistrat de la ville ne pouvait espérer de son peuple une quelconque action. Et vu que lui et son équipe étaient tout aussi incapables d’agir, il n’est pas bien difficile de comprendre pourquoi Metz fut sacrifiée sur l’autel de la réforme des armées. C’est tout simplement parce que Paris savait pertinemment qu’il n’y aurait ici strictement aucune résistance, de la part de la population ou des élus de la majorité ou non, dans la mesure où ces derniers étaient et sont toujours en attente d’une quelconque et hypothétique plus haute nomination qui donnerait un sérieux coup d’élan à leur carrière politique aussi pathétique que plate. Metz est ainsi la ville payant le plus lourd tribut à cette réforme avec la perte de six unités, dont la base aérienne 128 de Metz-Frescaty (2 502 hommes), représentant 10% de l’effort national. Certains argueront que ce terrible constat n’en pouvait être autrement puisque cette ville abritait déjà moult garnisons et autres régiments. Donc proportionnellement… Cela dit ce sont ces mêmes personnes qui n’ont pas bougé d’un pouce pour empêcher, ou du moins atténuer des mesures aussi iniques. Car, on voit dans quelle logique cette réforme a été menée, il n’était pas bien difficile de l’anticiper et de préparer la riposte. Visant à faire des économies par regroupement ou pure dissolution de certaines unités militaires, le livre blanc veut dans ce sens transférer le régiment médical et ses 1055 personnels près de Lyon sur un site accueillant déjà et seulement 700 personnes et strictement incapable d’en recevoir plus, sans un investissement de plus 40 millions d’euros pour la construction de nouveaux bâtiments ! Elles sont belles les économies réalisées ! Alors qu’à Châtel-Saint-Germain, les casernes, tout juste rénovées, pourraient largement contenir les gens de Lyon. Le même exemple peut être pris avec la base aérienne 128. Les arguments de la défense de Metz n’étaient donc pas difficiles à avancer et à communiquer à la presse ou à tout groupe de pression.

Le maire de Metz a récemment estimé que l’installation de deux bataillons, l’un allemand à Illkirch-Graffenstaden en Alsace et l’autre français à Bitche, constituait une nouvelle promesse non tenue de Nicolas Sarkozy. Certes, mais il devait être l’un des seuls à croire encore aux promesses du président français. Sans remettre en cause ces installations annoncées, c’est bien là le problème, Dominique Gros a rappelé que Paris s’était engagé en septembre dernier à installer deux régiments venus d’Allemagne en Moselle, en guise de compensation des restructurations militaires. « La promesse n’est pas tenue dans les termes où elle avait été faite», a ainsi estimé le maire de Metz, ajoutant que la ville était désormais confrontée à «un problème de survie de sa garnison». C’est vraiment navrant de voir que l’on puisse encore être aussi naïf à ce stade de responsabilités. D’ailleurs, justement en parlant de responsabilités, il faudrait vraiment que certains n’oublient pas de les prendre ! « Si Metz n’obtient pas un régiment, comme s’y est engagé le président français, il faut se préparer à entrer dans des rapports de force», a ajouté le maire de la capitale administrative de la Lorraine. Attention, le maire va enfin se mobiliser. Mais c’est avant la bataille qu’il faut préparer ses troupes, pas sur le champ de ruine encore fumant !

Ainsi, l’un des plus grands reproches que l’on puisse faire à la municipalité messine actuelle est de ne pas avoir agit quand la situation l’imposait, de ne pas avoir vu venir un coup gros comme une maison. Tenez, encore un exemple : au sujet de la BA 128, le raisonnement de messieurs Gros et compagnie s’arrêtait au fait que cette installation avait fait l’objet d’investissements et par conséquent qu’elle ne pouvait être en rien menacée. Partant de ce postulat aussi profond qu’arbitraire, on a préféré attendre, de voir ce qui allait se passer, pendant que dans les autres villes où une menace planait les gens se mobilisaient. Peut-être que nos élus espéraient-ils une intervention divine, nul ne le sait. Par contre, ce qui est certain, c’est que la contemplation ne peut jamais se substituer à l’action. A présent, nous venons de passer de ce stade d’éveil à celui des gesticulations désorganisées.

Et cramponnez-vous bien sur votre siège, six mois plus tard, avec le transfert de l’INSEE, c’est exactement le même topo. Bis repetita ! Un parfait copié-collé des conneries précédentes ! Nos élus font confiance au président français, si bien qu’au final, ce n’est plus 1000 agents qui devraient poser leurs valises sur les bords de la Moselle, mais au plus 625. C’est quand même parfois intéressant d’apprendre des fautes commises pour ne pas les renouveler. Les décideurs de cette ville magnifique auraient dû être aussi déterminés et solidaires que ceux du Pays de Bitche. Avec de tels élus, le pire est encore à venir…   

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