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Visite de la ministre française de la santé en Moselle : micmac en vue

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Décidément les représentants français n’ont pas le vent en poupe en Lorraine. Après le comité d’accueil, disons le très minéral, réservé à Hubert Falco à Bitche et celui prévu si le président français avait le courage de revenir s’expliquer à Gandrange, Roselyne Bachelot n’a dernièrement pas échappé à cet enthousiasme en étant copieusement sifflée par nombre de manifestants, encadrés par une force policière aussi impressionnante que disproportionnée, à son arrivée sur le site du nouvel hôpital public de Sarreguemines, qu’elle a par la suite inauguré. Et il n’est pas difficile d’en comprendre les raisons. La dégradation systémique des conditions de travail dans le monde hospitalier est passée par là. D’autant plus que la loi dite Bachelot devrait encore aggraver l’offre de soins en donnant plus de poids à la logique lucrative de la santé. Ainsi à Metz par exemple, la fatigue physique et psychologique des personnels ou encore le parking payant aux abords de l’hôpital Bon Secours, ou encore la non reconnaissance des diplômes et le danger des restructurations rapides sont largement sous-estimés. De même, une autre source de mécontentement provient de la décision française de refuser de financer les 25% promis du projet de regroupement des hôpitaux privés de Metz (Hôpital Robert Schuman) à Vantoux-Nouilly. Selon la ministre de Paris, la France n’aurait pas « refusé », mais simplement demandé des informations complémentaires avant de s’engager. Mais bien sûr. On essaye ainsi vraiment de prendre les Lorrains pour des poires. Ils ne sont pas dupes. La ministre, tout en continuant de s’enfoncer dans ses justifications, voudrait par ailleurs, s’assurer que l’offre de soins entre les projets du Centre Hospitalier Régional et les établissements privés à but non lucratif est bien complémentaire. Elle attendrait donc de nouvelles conclusions de ses « experts » pour le mois de juin. Une manière habile de calmer les esprits et de gagner du temps afin de prendre ses responsabilités plus tard, ou jamais.

Autre sujet sensible dans le milieu hospitalier lorrain: le plateau technique unique du bassin houiller à Freyming-Merlebach, qui suscite de vives réserves par rapport à la concurrence qu’il pourrait exercer pour le tout nouveau pôle hospitalier de Sarreguemines. Le plateau technique du bassin houiller se justifie néanmoins dans la mesure où il s’intègre dans une dynamique globale de projet de santé pour un territoire qui compte plus de 250 000 habitants. De plus, les indicateurs de santé publique y sont les plus mauvais de Lorraine. On recense ainsi une surmortalité cardiovasculaire, néoplasique et respiratoire. C’est clair que cela fait beaucoup. De même, on constate un vieillissement important de ce bassin de population. Ce projet vise en outre une meilleure viabilité économique dans un contexte d’établissements en santé financière difficile. En attendant la concrétisation et surtout la construction de ce plateau technique unique, un projet médical intermédiaire devrait optimiser les filières de soins des établissements en Moselle-Est, notamment au niveau de la chirurgie et de la cardiologie.

Bien sûr, pour revenir à la visite ministérielle, une nouvelle bourde concernant notre belle province a été commise. A la question de savoir où sera implantée l’Agence Régionale de la Santé (ARS), qui sera normalement installée à Nancy, Roselyne Bachelot a répondu que le siège sera évidemment dans la préfecture de région, autrement dit Metz, avec une délégation dans chaque département. Une méconnaissance avérée de la situation lorraine où les choses ne sont certes jamais comme ailleurs. L’ARS restera bien dans la cité ducale, du fait de la culture médicale de la ville. De toute manière, personne n’y avait vraiment cru… Il faut dire que quelques minutes auparavant, la ministre française avait gratifié notre province de 5 départements ! Désespérant… Roselyne Bachelot ou le cinquième élément.

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Un commentaire

  1. Leon57

    16 février, 2009 à 23:25

    Une question, c’est volontairement provocateur de parler de la ministre « française » en visite à Metz?

    Si tel est le cas, je ne comprends pas pourquoi certains lorrains ont des vélléités indépendantistes et de l’autre, regrettent ce « rejet » (à relativiser trés largement) de la part du reste du territoire français (ex:région grise et froide, déclarations des personnels de l’INSEE).

    En lisant cet article, je n’ai pu m’empêcher de penser : « Le lorrain est bien volontiers français quand il reçoit des aides de l’Etat, mais ne l’est plus quand il s’estime floué ». Un comportement à la Corse pour simplifier…

    Si cela s’arrêtait là encore passe, mais là où je trouve que cela devient dangereux pour l’unité de notre Région, c’est quand certains commentaires – de politiques, d’acteurs économiques ou de simples citoyens – détérrent les rancoeurs des heures les plus sombres de notre histoire en faisant réssortir (dans les esprits) la frontière qui séparait le Nord allemand et le Sud resté français à une époque encore pas si lointaine.

    La meilleure illustration, ce sont les vélléités de secession, tout aussi stupide que malvenue, de la Moselle; les courriers de Grosdidier et Leroy appelant à dépouyer Nancy de ses directions régionales. Tout un symbole, Nancy la française…
    L’inverse est également vrai dans le Sud de la Région où vous entendrez parfois dans les rues le citoyen lambda (beauf de base)renvoyer le mosellan à son « casque à pointe »…

    Cela pose une seule question, quelle identitée pour notre Région?

    Moi, je la souhaiterais Européenne, Française et unie.

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