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Accord sur les transports

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La Lorraine et le Luxembourg sont enfin tombés d’accord pour initier une démarche pionnière en Europe. Son nom : le SMOT, pour Schéma de Mobilité Transfrontalière. Le constat ne peut être aussi simple et aussi lucide : l’ensemble du réseau principal est inadapté aux besoins actuels. C’est pour cette raison qu’il devrait subir à terme un véritable lifting. La restructuration de la gare de Luxembourg, le doublement des voies ferroviaires sur l’axe Nord-Sud, ainsi que la mise à trois voies de l’A 31 entre Luxembourg et Thionville, Metz et Nancy sont d’ores et déjà, programmés.

Aujourd’hui, ce sont plus de 70 000 Lorrains qui travaillent au Luxembourg, ce qui représente 20% des emplois du Grand-duché et 50% de l’ensemble des travailleurs frontaliers. Et ce n’est pas fini : les prévisions pour 2030 tablent sur 135 000 Lorrains franchissant chaque jour la frontière. Mais ce qui est bon pour le niveau de vie des Lorrains, ne l’est pas forcément pour leur qualité de vie. En témoignent la saturation des infrastructures routières, en particulier de l’A 31 fréquentées par 100 000 véhicules par jour et de certaines routes départementales, et ferroviaires avec des TER archibondés. Le SMOT vise ainsi à créer une réelle complémentarité entre tous les réseaux de transports, à savoir routiers, ferroviaires et collectifs, aussi bien en Lorraine qu’au Luxembourg. Ce changement d’échelle permettra une meilleure visibilité des besoins et la possibilité d’apporter des réponses communes à la nécessité d’augmenter les capacités. Les mesures prises en 2008, comme la mise en place de 1000 sièges supplémentaires sur la ligne TER Metz-Luxembourg ou encore la mise en service de la ligne routière Vila’Ville desservant Hayange et Thionville-Kirchberg, vont donc être renforcées dans ce sens. La question environnementale est bien entendu au centre des débats, dans la mesure où un frontalier effectuant le trajet Metz-Luxembourg en voiture émet en moyenne 2,4 tonnes de CO2 par an. Le SMOT a ainsi pour objectif d’augmenter progressivement la part des transports alternatifs afin d’atteindre 25% des déplacements. Dans cette optique la Lorraine va créer, à proximité des accès aux transports alternatifs et des bassins d’emplois, des parkings relais. Elle commandera par ailleurs pour 2013 et 2014, en association avec le gouvernement luxembourgeois, du matériel roulant TER-CFL de nouvelle génération et de grande capacité. De même, de nouvelles gares seront construites et des lignes de bus transfrontalières, jusque là inexistantes, viendront desservir des zones mal  couvertes. Ces mesures s’inscrivent dans un ensemble d’orientations stratégiques de développement pour 2015, 2020 et 2030.

Mais le SMOT prévoit heureusement des mesures concrètes et un plan d’action pour 2009-2010. Tout d’abord, pour ce qui est du ferroviaire, il prévoit la mise en place d’un abonnement tout public pour simplifier les démarches des usagers du TER. Il s’agit de rendre compatibles les systèmes billettiques Simplicités et E-Go. Par ailleurs, une desserte Longwy-Belval-Thionville sera créée et de nouvelles lignes depuis le Pays Haut et sur le Sillon Lorrain seront progressivement mises en service. Enfin, la ligne Luxembourg-Pétange sera intégralement doublée avec une première phase lancée en 2010. Au niveau des transports en commun routiers, le SMOT prévoit le renforcement de la capacité des lignes transfrontalières actuelles ainsi que la création de nouvelles dessertes au départ de Basse-Ham, Garche, Yutz et Villerupt. Un corridor de bus sera également aménagé sur les axes principaux vers Luxembourg-Ville. Enfin, des lignes directes cadencées et à fréquence élevée seront crées à destination de Cloche d’Or et Howald. L’intermodalité ne sera pas en reste, puisque les capacités de stationnement seront augmentées à Frisange  et Ars-sur-Moselle. De même, la nouvelle gare Belval-Université intégrant un parc relais de 1 600 places sera achevée et un pôle d’échange multimodal sera construit à Thionville. Pour conclure, la Lorraine lancera prochainement une plate-forme internet de covoiturage afin d’organiser et de développer cette pratique de mobilité. Bref, vous l’aurez compris, il y a du changement dans l’air et c’est tant mieux !

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2 Commentaires

  1. Leon57

    14 février, 2009 à 17:38

    C’est bien de s’entendre sur les transports, mais on fait quoi pour retenir cette hémoragie quotidienne vers Luxembourg? Pour éviter que la région de Metz – Thionville ne deviennent une vaste cité dortoir?

    Nos politiques lorrains sont décidemment plus efficaces quand il s’agit de voir à court terme, et d’être sans ambitions aucunes pour notre Région…

  2. Stephan

    16 février, 2009 à 17:46

    Je crois que c’est malheureusement la conclusion d’une politique des élus nord lorrains visant avant tout à privilégier les relations avec le nord au lieu d’investir dans le sillon lorrain.
    Si en plus ils évitaient de nous créer des emplois fortement lié à la conjoncture, ça serait pas mal aussi (logistique, automobile).

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