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A l’image des célèbres couples franco-allemands très en vogue depuis la réconciliation, ne pourrait-on pas parler aujourd’hui du couple Gros-Rossinot, symbole du renouveau, du dialogue et de la concertation entre les deux capitales de la Lorraine ? 

Quelque chose semble avoir changé dans les relations, historiquement houleuses, ou tout du moins frileuses, entre les villes de Nancy et Metz. Le temps de la Guerre Froide lorraine semble désormais derrière nous, même si les vieux démons rodent toujours dans l’ombre, prêts à ressurgir ici ou là à un éventuel accrochage ou lapsus de l’un des deux maires.  Fini la méfiance et le soupçon mutuels de l’ancien tandem Rausch-Rossinot. Aujourd’hui, ce même André Rossinot et son nouvel acolyte Dominique Gros ont enterré la hache de guerre de la rivalité. Mais pour combien de temps ? Toujours est-il qu’il est si bon de constater que le sens pratique et pragmatique et la véritable envie d’aller vers l’avant semblent enfin l’emporter en Lorraine. 

Le premier signe de ce réchauffement annoncé dans les relations entre la cité ducale et sa voisine mosellane provint lors de la campagne du futur édile messin en plein cœur des municipales. Celui-ci avait en effet affiché sa volonté de renouer un dialogue constructif, pour ne pas dire un dialogue tout court, avec Nancy. Chose promise, chose due. Mais la palme de ce dégel revint tout de même à l’élu de la place Stanislas qui défila symboliquement aux côtés de ses homologues messins lors de la manifestation de mobilisation contre la réforme des armées et ses conséquences en septembre dernier. Comme quoi, le réchauffement climatique vaut désormais aussi en politique. 

Si bien que depuis quelques temps, les dossiers communs avancent. Et c’est toute la Lorraine qui suit ses deux locomotives, comme l’Europe le duo franco-allemand. Car à l’époque où Paris servait d’arbitre entre ces deux cités rivales, les Français se garder naturellement bien de faire traîner les projets. Ainsi, des élèves de la faculté de médecine de Nancy vont pouvoir être en partie formés à Metz, dans le cadre de la fameuse Université Lorraine qui devrait être opérationnelle en 2012 et que les deux élus souhaitent voir réintégrer au plan Campus, en guise de compensations liées aux restructurations militaires. Par exemple, les élèves intéressés par la spécialité des grands brûlés pourront poursuivre leur cursus en Moselle, dans la mesure où il y existe un pôle d’excellence dans ce domaine. Ce qui était alors impensable il y a encore quelques années. La formation sera donc renforcée, de même que la recherche qui bénéficiera d’un plus grand nombre de lits. 

Les deux premiers magistrats entendent également faire peser de tout leur poids pour ce qui est du ferroviaire, et plus particulièrement au sujet de l’axe vers le Sud devant relier le sillon lorrain au sillon rhodanien. De même, ce partenariat irrésistible entre les deux cités devrait déboucher sur de réelles avancées en matière de tourisme et de culture.  En effet, il est désormais question de proposer une offre de tourisme culturel et citadin commune. D’ailleurs, pour la première fois, les deux opéras évoquent des possibilités de coopération. Mais au-delà de ce symbole fort lancé par les deux maires et des réalisations concrètes qui vont en découler ces prochaines années, il demeure des points où Metz et Nancy ne seront pas les meilleurs amis du monde. En effet, la concurrence entre les deux métropoles lorraines restera toujours vive. Metz et Nancy continueront de s’arracher les entreprises et les investisseurs, tout comme des administrations étatiques françaises telles que les directions régionales de Météo-France et de l’ANPE-ASSEDIC, toutes deux en jeu actuellement. Mais, dans une certaine mesure, toute concurrence saine est stimulante et pousse au dépassement de soi, à la recherche de l’excellence. Reste néanmoins à conserver un certain équilibre entre les deux villes et à viser l’intérêt régional. 

Un second aspect fragilise cette union. En effet, les deux villes présentent une certaine redondance dans leurs équipements. Ainsi, le nouveau palais des congrès de Nancy est en construction quand celui de Metz verra prochainement le jour dans le quartier de l’Amphithéâtre. Le risque de se livrer une bataille acharnée pour attirer les meilleures conférences sera donc grand.  Mais la principale difficulté que devra surmonter ce partenariat vient de la nécessité absolue de faire évoluer les mentalités. De nombreux Messins ont été élevés dans le culte de l’hostilité à l’égard de Nancy et réciproquement. Pourtant, dans l’intérêt de tous les Lorrains, ce partenariat doit durer.   Souhaitons donc longue vie à ce mariage de raison, indispensable à toute unité lorraine et à tout futur développement. Plus que jamais, le nouveau T-shirt lancé par l’Office de tourisme de la cité ducale, « I love NancY » est d’actualité. 

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