Afin d’attirer des grands projets et des investisseurs étrangers des pays riches et industrialisés comme des pays émergents, le Conseil général de la Moselle implante depuis quelques années des agences de prospection, véritables vitrines des infrastructures et du savoir-faire mosellan. La dernière en date est de celle de Beijing, ouverte depuis quelques mois seulement. L’agence chinoise vient ainsi compléter et renforcer la présence mosellane en Asie, un après l’inauguration d’une antenne au Japon et avant peut-être une future implantation en Inde fin 2009.
Si la démarche est louable et pour le moins ambitieuse, il convient maintenant de concrétiser les bonnes intentions sur le terrain. En d’autres termes, apporter quelque chose de concret pour soutenir le dynamisme mosellan. Car depuis l’ouverture de l’agence nipponne aucun projet majeur issu de ces pérégrinations vers l’Est et de ces missions de prospection n’a vu le jour et n’a pu éclore en Moselle. Pire, la mégazone départementale d’envergure européenne voire mondiale située à Illange attend toujours désespérément son grand projet industriel créateur de centaines d’emplois. Certes, il faut donner le temps au temps, mais plus ce dernier s’écoule, plus les risques de voir tourner cette belle initiative au fiasco augmentent.
Cependant, certains échanges et contacts se sont déjà établis, en témoigne la sensibilisation des PME mosellanes aux opportunités du marché nippon. De même et de manière réciproque, les Japonais ont promis d’apporter leur coopération à l’exposition Gallé prévue pour 2009. Une mission de prospection doit encore voit le jour au pays du soleil levant, mission qui pourrait d’ailleurs être menée conjointement avec les Allemands.
Alors si M. Leroy se félicite du milliard d’euro d’investissement qui ont profités au département depuis septembre dernier, constitués entre autres par les 470 millions d’euros d’Endesa EON à Carling ou encore par les 330 millions d’euros de Peugeot SA à Trémery, il serait sans doute moins à l’aise pour nous dresser la liste des projets issus de la présence mosellane en Asie par exemple. Car sur ce milliard d’euros d’investissement bien faible est le montant en provenance de cette partie du monde. Peut-être est-il encore trop tôt établir un premier bilan ou pour voir enfin tous les efforts des agents départementaux se concrétiser? Peut-être aussi que la Moselle n’est plus assez attractive et compétitive ? Toujours est-il que l’on est jugé sur les faits. Et les faits du président du conseil général de la Moselle ne viennent à peine compenser les pertes d’emplois industriels et militaires récentes ou à venir, comme en témoignent la fermeture annoncée et programmée de Gandrange par Arcelor-Mittal et les menaces qui pèsent sur la plate-forme pétrochimique de Carling et ses sous-traitants en Moselle-Est. L’avenir nous dira donc si la Moselle reste encore cette « terre d’industrie » aux yeux des investisseurs de la planète.